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YÉMEN, LA GUERRE
À L'AVEUGLE

Une crise humanitaire totale

24 millions de personnes, soit 80 % de la population, ont besoin d'une aide humanitaire 24 millions de personnes, soit 80 % de la population, ont besoin d'une aide humanitaire 24 millions de personnes, soit 80 % de la population, ont besoin d'une aide humanitaire 24 millions de personnes, soit 80 % de la population, ont besoin d'une aide humanitaire
20 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire 20 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire 20 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire 20 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire
18 millions de personnes ont des difficultés pour accéder à l'eau potable 18 millions de personnes ont des difficultés pour accéder à l'eau potable 18 millions de personnes ont des difficultés pour accéder à l'eau potable 18 millions de personnes ont des difficultés pour accéder à l'eau potable
Plus de 3 millions de déplacés Plus de 3 millions de déplacés Plus de 3 millions de déplacés Plus de 3 millions de déplacés

Comment le recours massif aux armes explosives a anéanti le Yémen

La coalition internationale dirigée par l’Arabie Saoudite a mené plus de 18'000 attaques aériennes depuis mars 2015. Un tiers de ces frappes a touché des cibles civiles comme des marchés, des habitations, des hôpitaux, des points d’eau…

 

Les mines, qu’on croyait presque éradiquées des usages de la guerre, sont à nouveau employées en nombre au Yémen. L’observatoire des mines 2018 rapporte que les forces houthies ont utilisé des mines antipersonnel et des mines antichar, principalement sur la côte Ouest du pays, près du port de Hodeidah. Le Yémen est aujourd’hui un des pays les plus contaminés par les restes explosifs de guerre et les mines au monde .

 

Un total de 70'000 victimes dont (chiffres Nations unies) :

Au moins 6'000 civils morts

Et 10'500 civils blessés

Maud Bellon

Cheffe de mission HI au Yémen

HI travaille avec les équipes médicales locales dans 6 hôpitaux et 2 centre de rééducation à Sana’a, dans le Nord du pays. Maud Bellon, cheffe de mission HI au Yémen, décrit une situation catastrophique avec des structures de santé engorgées et des patients en état de choc.

Mines et bombardements – le bilan scandaleux des victimes civiles

Dans les 6 hôpitaux et les 2 centres de rééducation où elle intervient à Sana’a, HI accueille un nombre inacceptable de victimes de mines et de bombardements. HI a soigné près de 800 personnes victimes de mines*, d’engins explosifs improvisés et restes explosifs de guerre (dont des restes d’armes à sous-munitions*) depuis fin 2015. L’association a également soigné 1 800 personnes victimes de bombardements en 3 ans. En tout, ce sont plus de 2 500 victimes d’armes explosives de toutes sortes que l’association a prises en charge depuis fin 2015.

* L’utilisation des mines antipersonnel et des armes à sous-munitions est interdite par le Droit international.

Quatre ans de guerre totale au Yémen. HI intervient à Sana'a, Aden, Hodeida et Hajjah Quatre ans de guerre totale au Yémen. HI intervient à Sana'a, Aden, Hodeida et Hajjah Quatre ans de guerre totale au Yémen. HI intervient à Sana'a, Aden, Hodeida et Hajjah Quatre ans de guerre totale au Yémen. HI intervient à Sana'a, Aden, Hodeida et Hajjah

HI à Sana’a

Plus de 80 personnes sont mobilisées depuis 2015 dans six hôpitaux et deux centres de rééducation pour prendre en charge les personnes handicapées ou blessées par le conflit.

1. Séances et conseils en rééducation: 20'000 personnes
2. Sessions de soutien psychosocial: 20'000 personnes
3. Béquilles, fauteuils roulants, etc. fournis: 21'000 personnes
4. 200 personnes appareillées en prothèses et orthèses 
5. 700 kits d’hygiène distribués
6. 500 personnels médicaux formés à la rééducation
7. Soutien financier: 600 ménages

Aden, Hodeidah & Hajjah

HI s’apprête à mettre en place des activités de rééducation fonctionnelle et de soutien psychologique dans les gouvernorats d'Aden, Hodeidah et Hajjah. Des équipes de rééducation et de soutien psychosocial seront également présentes au plus près des communautés. Le coût du transport étant un des principaux obstacles à l’accès aux soins, HI le prendra charge pour les patients devant se rendre à l’hôpital.

Yasser - Tout perdre à 12 ans

Yasser faisait ses devoirs d’école avec son père sur le toit-terrasse de la maison, à Taëz, quand un missile a explosé… Le lendemain, le garçon de 12 ans est sorti du coma à l’hôpital. Son père a été tué, sa maison est détruite, il est amputé de la jambe droite.

Yasser - Tout perdre à 12 ans

Au bout d’un mois de convalescence, sa mère décide de l’emmener à Sana’a pour suivre les soins en rééducation fournis par HI.

Yasser - Tout perdre à 12 ans

« On l’a sorti de son isolement. On lui a donné des cannes anglaises qui permettent une meilleure mobilité que les béquilles axillaires qu’il possédait. On l’a inclus dans un groupe avec d’autres enfants de son âge, dans la même situation, devant faire les mêmes efforts pour réapprendre à marcher. La perspective d’une prothèse lui a redonné l’espoir de redevenir un enfant comme un autre.  »

Yasser - Tout perdre à 12 ans

La psychologue de HI, Sana, raconte la première rencontre avec Yasser : « Yasser avait perdu le goût de tout. Il ne parlait plus, refusait tout contact… Il a fallu lui redonner confiance et l’envie de vivre. »

L'effondrement social et économique du Yémen

PÉNURIE
Le Yémen est dépendant des importations. Celles-ci sont gravement perturbées par les combats et le blocus imposé en 2017 par la coalition internationale menée par l’Arabie saoudite : avant le conflit, le pays importait 90 % des produits alimentaires de base ; ils ne sont aujourd’hui plus disponibles.

INFLATION

Quand ils sont sur le marché, ces biens sont inabordables à cause de l’inflation vertigineuse de ces derniers mois. Le prix de l’essence a, par exemple, triplé en trois ans. Selon l’ONG Care, au 31 octobre le prix d’un kilo de riz représente 65 % du revenu quotidien d’une personne. L'accès aux services, en particulier pour les personnes venant de régions éloignées, est devenu impossible en raison de leur coût et de celui du transport.

SERVICES

La plupart des salaires ne sont plus payés. Les enseignants, le personnel médical, le personnel administratif n'ont plus les moyens de subvenir à leurs besoins ; la plupart d'entre eux refusent de travailler volontairement de sorte que les services s'écroulent. Les services souffrent également des combats et de la destruction des infrastructures publiques : 50 % des établissements de santé ne peuvent plus fonctionner.

« Nous avons mis en place la rééducation de guerre »

HI a mis en place la rééducation d’urgence à Sana’a. Un des kinésithérapeutes de HI, Aiman al-Mutawak, explique les particularités de la rééducation en situation de conflit.

 

MOBILITÉ

Une personne subit une opération chirurgicale. Dès le lendemain, l’association commence des soins en rééducation. Il reçoit d’abord une aide technique, comme par exemple  des béquilles, pour être autonome. Cela lui permet d’avoir un peu de mobilité et de dignité : aller aux toilettes, seul, et ne pas être dépendant de quelqu’un pour vous y emmener, psychologiquement, cela change tout !

EXERCICES

Le kinésithérapeute commence certaines manipulations : faire des exercices doux, masser la cicatrice pour éviter les raideurs et prodigue des conseils pratiques (comment nettoyer son moignon, quel geste effectuer sans réveiller telle douleur, quel exercice mener pour regagner de la mobilité, préparer son moignon à recevoir une prothèse…) aux patients et à ses proches. Les aidants jouent un rôle déterminant.

URGENCE

Cette prise en charge post-opératoire n’existait quasiment pas à Sana’a. Nous avons mis en place la rééducation d’urgence et formé plus de 500 personnels médicaux. Avant, un patient restait allongé à l’hôpital sans bouger dans la même position pendant plusieurs jours, voire semaines et il rentrait chez lui. Il risquait d’avoir des contractures, soit des difficultés à plier le membre touché et donc à remarcher s’il s’agit de la jambe ou à faire des gestes du quotidien comme boire et manger s’il s’agit du bras.

Au centre de rééducation de Sana'a

PÉDAGOGIE

On explique au patient les objectifs des exercices de rééducation : retrouver de la flexion à la jambe pour monter les escaliers, au bras pour faire les gestes du quotidien comme se laver, boire, s’habiller… Il doit bien comprendre que le risque, s’il ne fait pas bien ses exercices de rééducation, c’est le handicap.

GESTES DU QUOTIDIEN

On associe toujours ces exercices de rééducation à des gestes de la vie quotidienne pour être sûr que le patient les refera chez lui. Car les patients sont rapidement déchargés des hôpitaux qui sont bondés et doivent accueillir chaque jour de nouveaux patients. Nous devons donner le maximum d’informations en un temps limité et donner toutes les chances qu’il répétera bien ses exercices à la maison.

Victime de mine, la rééducation en 10 étapes

Marcher sur une mine provoque souvent une amputation de la jambe qui demande de la rééducation physique et un soutien psychologique. Parcours d’une victime en 10 étapes :

#StopBombingCivilians

HI mène une campagne internationale contre les bombardements des civils. Soutenez la pétition de l’association pour obliger les Etats à mettre fin à l’utilisation des armes explosives en zones peuplées.

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