Ukraine : les bombardements en zones peuplées causent de terribles souffrances aux civils
Depuis le 24 février 2022 et le début du conflit militaire de grande ampleur en Ukraine, les principales villes du pays ont subi des bombardements intensifs. Selon les premiers rapports, au moins 100 civils ont été tués et 300 blessés. Les bombardements et les pilonnages en zones peuplées causent des dommages aux civils qui sont tragiquement prévisibles. Nous demandons la fin immédiate des hostilités et exigeons que les civils et les infrastructures civiles soient protégés des effets de la guerre.
Vers 8h du matin un missile s'est abattu dans ce quartier résidentiel de Kiev. Mars 2022 | © V. de Viguerie / HI
« Certains affirment effectuer des 'frappes chirurgicales' mais nous savons qu'en réalité l'imprécision et la puissance des armes explosives provoquent inévitablement des dégâts sur les civils. Une frappe visant une cible militaire, comme un aéroport, par exemple, peut endommager une zone résidentielle située à 300 mètres de distance », explique Daniel Suda-Lang, notre directeur.
Un schéma récurrent de souffrances
Les conflits récents marqués par l'utilisation massive d'armes explosives en zones peuplées - Syrie, Yémen, Irak, Est de l'Ukraine entre 2014 et 2017 et dans le Haut-Karabakh en 2020 - montrent un schéma récurrent de dommages causés aux civils.
Lorsqu'elles sont utilisées en zones peuplées, 90% des personnes blessées et tuées par les armes explosives sont des civils. Selon les Nations unies, au moins 400 civils sont déjà tués ou blessés en Ukraine, principalement par des armes explosives utilisées en zones peuplées, dont des tirs d'artillerie lourde, des systèmes de roquettes à lanceur multiple et des frappes aériennes. À Kiev et dans d'autres villes, dont Kharkiv, des familles se terrent dans les stations de métros et les sous-sols pour se protéger des bombardements et des pilonnages.
Lors du précèdent conflit à l'Est de l'Ukraine entre 2014 et 2021, plus de 14’000 personnes ont été tuées, dont près de 3’400 civils. Les civils représentaient 89% des victimes des armes explosives.
Les bombardements massifs provoquent des blessures complexes et des traumatismes psychologiques. Les populations sont obligées de fuir et des infrastructures essentielles telles que les écoles, les hôpitaux, les réseaux d’électricité et d’eau potable, ou encore des ponts, sont détruites. La contamination par les restes d'explosifs menacera la population pendant des décennies. La seule solution est de mettre fin à l'utilisation des armes explosives dans les zones peuplées.
L’utilisation d’armes interdites
Selon Amnesty International, une école maternelle de la ville d'Okhtyrka, dans le territoire de Sumy, au nord-est de l'Ukraine, a été touchée le 25 février par des armes à sous-munitions, armes interdites par le traité d'Oslo depuis 2008. L'attaque a tué trois personnes, dont un enfant. Un autre enfant a été blessé. L'attaque aurait été menée par les forces russes qui opéraient à proximité.
L'Ukraine est déjà fortement contaminée par les mines antipersonnel (armes interdites par le traité d’Ottawa depuis 1997), notamment dans l'Est de l'Ukraine où se trouve l'ancien front du conflit démarré en 2014, contribuant au déplacement forcé de près de 1,6 million de personnes.
Notre réponse d’urgence
Nous avons déployé une mission exploratoire en Ukraine et dans les pays voisins, notamment en Roumanie, en Pologne et en Moldavie. Elle est composée de deux équipes qui vont principalement évaluer les besoins en matière de réadaptation, de soutien psychosocial, d'abris, d'accès à la nourriture, à l'eau et à l’hygiène. Elles vont aussi se pencher sur la question de l’inclusion des personnes handicapées dans l'aide humanitaire d’urgence et sur le soutien logistique aux organisations humanitaires.
Nous donnerons la priorité aux populations les plus vulnérables affectées par le conflit, notamment les familles déplacées, les réfugiés, les femmes, les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées – considérant le nombre élevé de personnes âgées de plus de 60 ans et atteintes de maladies chroniques en Ukraine.
La situation humanitaire
Près de 8 millions de personnes sont déjà touchées par le conflit et 400’000 personnes ont fui le pays depuis le début de la guerre en Ukraine la semaine dernière, a déclaré dimanche le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). Jusqu'à 5 millions de personnes pourraient être déplacées. L'UNHCR a également déclaré que la moitié des personnes fuyant les combats sont entrées ou sont en route vers la Pologne, tandis que d'autres civils déplacés sont partis vers la Hongrie, la Moldavie et la Roumanie.
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