Mossoul: Plus de 150 000 personnes déplacées en un mois
Le 19 février dernier, les forces armées lançaient la seconde phase de leur opération militaire pour reprendre Mossoul, en Irak. Depuis, plus de 150 000 personnes ont fui les combats dans l’ouest de la ville. Les mouvements de population s’accélèrent, avec une moyenne de 9 000 personnes déplacées chaque jour. Les équipes de Handicap International interviennent auprès de la population dans les camps et les hôpitaux.
Une équipe mobile de Handicap International dans le camp de déplacés de Khazer, en Irak | © E. Fourt / Handicap International
"Alors que les combats continuent à Mossoul, nous observons un taux de déplacement de personnes sans précédent" commente Fanny Mraz, chef de mission de Handicap International en Irak. "Rien qu’au cours des dix derniers jours, près de 10 000 nouveaux déplacés étaient recensé quotidiennement. Et on s’attend à ce que ces mouvements de population s’intensifient dans les jours à venir…" Certains camps de déplacés arrivent à saturation.
"Cela fait six mois que les opérations pour reprendre la ville de Mossoul ont commencé", explique Maud Bellon, coordinatrice pour la réponse d’urgence de l’association. "Mais depuis février, les besoins humanitaires se sont accrus. Les mouvements de population se sont considérablement accélérés lorsque les affrontements ont atteint les zones les plus peuplées de la ville." Plus d’un tiers des personnes déplacées par les combats à Mossoul ont fui au cours des quatre dernières semaines.
Une forte augmentation du nombre de blessés
Parmi les nouveaux déplacés, on trouve un nombre considérable de personnes blessées par les bombardements et explosions dans la partie ouest de Mossoul. "Plusieurs milliers de personnes ont été blessées au cours des dernières semaines. On rencontre un nombre important de victimes de coups de feu, d’engins explosifs ou d’éclats d’obus", indique Fanny Mraz. "Les structures de santé sont dépassées par le nombre de victimes qui arrivent de Mossoul par ambulance."
Les équipes de Handicap International interviennent dans deux hôpitaux pour apporter leur assistance aux blessés dès leur prise en charge dans les structures de santé. "Nous sommes présents dans les hôpitaux de Hamdanyiah et Qayyarah, qui reçoivent beaucoup de victimes des combats" indique Fanny. "Nous avons également étendu notre intervention dans les camps. Nous travaillons désormais à Hamam Al Alil, où arrivent beaucoup de nouveaux déplacés. Nos équipes sont à pieds d’œuvre pour venir en aide à la population."
Des conditions très difficiles au sein de la ville
On estime que près de 750 000 personnes se trouvent encore à l’intérieur de Mossoul, où la situation humanitaire est également critique. "Beaucoup des civils qui ont réussi à fuir évoquent des conditions désastreuses dans la ville. Ils parlent notamment du manque de nourriture, de gaz, d’eau potable et de services de santé", ajoute la coordinatrice de l’association. "Nous sommes particulièrement préoccupés par le sort de ces habitants, auxquels nous n’aurons pas accès, tant que les combats dureront".
Des retours à hauts risques pour les déplacés
Autre source de préoccupation: le nombre de familles retournant dans leurs zones d’origine lorsque les combats prennent fin. "Plus de 300 000 personnes ont fui Mossoul depuis octobre dernier, mais près de 70 000 d’entre elles sont déjà rentrées chez elles. Des restes explosifs de guerre et autres engins explosifs improvisés jonchent les rues et les maisons qui ont été laissées à l’abandon, lorsque celles-ci n’ont pas été détruites lors des combats. Le danger est donc encore présent." Au cours des dernières semaines, Handicap International a renforcé ses activités d’éducation aux risques, pour que les civils puissent prévenir ces dangers et sachent comment réagir lorsqu’ils y sont confrontés.
(c) E. Fourt/Handicap International
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