Violences dans la bande de Gaza : HI demande la protection des personnes les plus fragiles
Alors que Gaza vient de connaitre une nouvelle journée de manifestations qui a fait plus de 610 blessés selon les premières estimations, HI appelle toutes les parties au conflit à assurer la protection des civils. HI s’inquiète plus particulièrement du sort des personnes les plus vulnérables et demeure très préoccupée par la quantité de blessures aux membres inférieurs, susceptibles de générer des handicaps permanents. HI renouvelle ses appels à une levée du blocus qui pénalise l’ensemble de la population de Gaza, et particulièrement les personnes blessées.
HI demande la protection des personnes les plus fragiles | © HI
Depuis le début des manifestations en mars dernier à la frontière entre Gaza et Israël, au moins 132 personnes ont été tuées, et près de 15 000 blessées dont plus de la moitié a dû être hospitalisée. Dans ce contexte de nouvelle crise, et alors que de nouvelles manifestations ont eu lieu ce vendredi à Gaza faisant plus de 500 blessés, HI s’alarme de la situation toujours plus précaire des personnes les plus vulnérables (les femmes, les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées…) qui subissent les conséquences directes des conflits récurrents, des limitations de déplacements, de l’état dégradé des structures médicales. Les difficultés d’accès aux soins, le manque d’accès aux médicaments, à l’eau potable et à l’électricité - disponible moins de 2 heures par jour -, pèsent davantage sur les familles les plus fragiles lorsque la situation se dégrade à nouveau. L’organisation s’inquiète du devenir des milliers de personnes blessées lors des affrontements des dernières semaines : « Les limitations d’accès aux services spécialisés situés en dehors de Gaza peuvent entraîner une détérioration de l'état de santé de nombreux patients, déplore Bruno Leclercq, responsable des opérations de HI pour la Palestine, avec un risque sérieux de dégradations et même d'amputations dans les semaines et les mois à venir ». Au cours des derniers mois, sur 40 demandes d’évacuations médicales hors de Gaza, un nombre très limité ont été acceptées.
HI, qui intervient à Gaza depuis 1996, mobilise ses équipes d’urgence sur place – plus de 40 professionnels - pour venir en aide aux blessés qui sont déchargés des hôpitaux faute de capacités suffisantes. Ce réseau d’équipes de rééducation entrainées aux situations d’urgences, qui disposent d’équipements pré-positionnés à Gaza prendra en charge plus de 1 500 blessés durant les prochains mois. Selon l’OMS, 3 778 ont des blessures à balles réelles, 1 191 sont des enfants, et au moins 2 604 personnes ont été blessées aux membres inférieurs.
« Les patients que nous avons rencontrés chez eux souffrent de destruction massive de leur tibia, leurs tissus sont déchirés et l'os a été pulvérisé - ceci est comparable à des blessures de guerre », constate Bruno Leclercq. Ce type de blessures implique un long processus de chirurgie, de physiothérapie et de réadaptation de plusieurs mois, voire de plusieurs années.
L’économie de Gaza est étouffée par des années de blocus, la population palestinienne est largement dépendante de l’aide humanitaire. Il y a trois ans déjà, HI et une coalition d’organisations humanitaires avaient publié un rapport sur la reconstruction inachevée de Gaza, et appelaient la communauté internationale à tenir ses promesses. Aujourd’hui, les familles les plus fragiles ne sont plus en mesure de supporter de nouvelles contraintes médicales, financières mais aussi psychologiques.
Alors que de nouveaux épisodes de violences sont intervenus ce vendredi, HI exhorte les parties et la communauté internationale à assurer une réelle protection des civils, des personnels médicaux et des personnels humanitaires. L’organisation rappelle aussi que les parties sont redevables des violations du Droit international humanitaire, et les invite à travailler à une solution politique durable.
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