Bombardements des civils : la Suisse devrait s’engager plus !
Du 3 au 5 mars, les Etats se réunissent en ligne pour discuter des termes de l’accord international contre les bombardements en zones peuplées. Nous dénoncons la décision de la Suisse de privilégier les activités militaires au détriment des populations civiles et l’invite à revenir sur sa position.
Immeubles détruits dans la vieille ville de Mossoul Ouest | © Waleed Khaled / HI
Après des mois d'interruption à cause de la Covid-19, les négociations diplomatiques sur l'élaboration d'un accord international contre les bombardements en zones peuplées ont repris. Le projet d'accord international en est au stade final des négociations entre les États, les agences des Nations unies, les organisations internationales et la société civile. Un dernier cycle de négociations devrait avoir lieu à Genève au printemps. La déclaration politique internationale sera ensuite proposée aux États pour approbation lors d'une conférence qui aura lieu plus tard dans l'année.
La Suisse sous-estime le danger
La Suisse est membre du groupe pilote qui travaille sur cette déclaration. Forte de sa tradition humanitaire et dépositaire des Conventions de Genève, le gouvernement suisse doit jouer un rôle de leader pour faire aboutir le processus visant à protéger les civils dans les zones de guerre et à fournir une assistance aux victimes.
Entre 2019 et 2020, nous avons invité les Suissesses et les Suisses à interpeller leurs Conseillers nationaux via une plateforme web pour les sensibiliser à l’urgence d’agir. L’appel a été entendu car l’organisation a travaillé conjointement avec des parlementaires de la Commission de politique extérieure du Conseil national. En session de juin 2020, leur motion est passée très près d'obtenir la majorité. L’un des différends-clés est que la Suisse doit plaider pour « éviter l'utilisation d'armes explosives » dans des zones peuplées, au lieu de seulement encourager à « restreindre l'utilisation » de ce type d'armes.
Nous, le CICR et d'autres ONG soutiennent la demande d'éviter l'utilisation d'armes explosives ; une formule qui est aussi appuyée par le Secrétaire général des Nations unies. Malheureusement, cette question a été archivée dans les annales du parlement (Question 20.5421).
« Il est inacceptable que le Conseil fédéral privilégie les activités militaires au détriment des victimes civiles qui sont de plus en plus nombreuses dans les conflits modernes. En Irak, en Syrie, au Yémen et récemment dans le Haut-Karabakh, nous sommes les témoins des conséquences dévastatrices pour les civils dans les villes qui ont subi des tapis de bombes. Nous avons gagné le combat contre les mines antipersonnel (1999) et les armes à sous-munitions (2008), nous avons maintenant une chance historique pour dire clairement STOP aux bombardements urbains. La Suisse doit reconnaître les souffrances humaines indiscriminées causées par les bombardements en zones peuplées et leurs effets durables. Elle doit protéger les civils », déclare Daniel Suda-Lang, directeur de Handicap International Suisse.
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