Un traité contre la barbarie
Le 1er mars 1999, le traité d’Ottawa qui interdit les mines antipersonnel entrait en vigueur. Pour la première fois dans l'histoire du désarmement, une arme conventionnelle était bannie! Une avancée historique du Droit international humanitaire dans laquelle Handicap International a joué un rôle décisif. Mais le combat contre ces armes qui tuent et blessent à 80% des civils doit continuer.
Une équipe de démineurs de Handicap International s’apprête à intervenir sur une zone à déminer en Casamance, au Sénégal | © J-J. Bernard / Handicap International
Le succès et l’efficacité du traité qui interdit l'emploi, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel sont indéniables. 162 Etats l’ont rejoint en vingt ans. Depuis le début des années 1990, le nombre de nouvelles victimes a été divisé par cinq, passant d’environ 20 000 à moins de 4 000 en 2014 [1]. Rien que sur les cinq dernières années, 1 000 kilomètres carrés de terres ont été déminés et près de 1,5 million de mines antipersonnel détruites [2].
Mais la vigilance reste de mise. 35 Etats comme les Etats-Unis, la Chine et la Russie, ne sont pas membres du traité. Dans le monde, 57 Etats et quatre territoires sont toujours contaminés par les mines antipersonnel [3]. Et phénomène récent inquiétant, des engins explosifs de fabrication artisanale sont de plus en plus utilisés comme mines par des groupes armés non étatiques dans les conflits en Syrie et en Iraq.
Eradiquer les mines
Se libérer du fléau des mines est possible, comme l’a montré le récent exemple du Mozambique qui s’est déclaré libre de mines en septembre 2015. Handicap International a joué un rôle majeur dans le déminage de ce pays en dépolluant 16 millions de mètres carrés entre 1998 et 2015.
28 Etats parties au traité se sont libérés de la menace des mines depuis 1999. L’assistance aux victimes sera une activité majeure de l’action contre les mines dans les années à venir. Car quand un pays se déclare libre de mines, les victimes continuent à avoir besoin d’aide, comme recevoir des soins et des équipements adaptés.
Handicap International mène des activités de déminage, d’éducation aux risques, d’assistance aux victimes ou de plaidoyer dans 43 pays, notamment en Syrie, en Irak et en Ukraine. Entre 2010 et 2015, l’association a déminé 71 millions de mètres carrés de terres. Par des enquêtes visant à identifier et délimiter les zones dangereuses, Handicap International a également contribué à la dépollution de milliers d’autres mètres carrés.
[1] 3 678 victimes recensées en 2014 selon le Landmine Monitor 2015
[2] et [3] http://www.the-monitor.org/media/2152583/Landmine-Monitor-2015_finalpdf.pdf
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