Notre plus belle victoire, c’est de la voir sourire à nouveau
Jamila vit dans un camp de déplacés, au nord de la Syrie. Deux de ses fils ont été tués dans un bombardement, au début du conflit. Les attaques aériennes l’ont également amenée à quitter sa maison et à se déplacer plusieurs fois, avec le reste de sa famille, au sein du pays. Handicap International accompagne Jamila depuis plusieurs mois, à travers des sessions de physiothérapie et de soutien psychosocial.
Jamila se confie à l’équipe de l’association | Handicap International
"Lorsque la guerre a commencé, je ne réalisais pas ce que ça impliquerait pour moi et ma famille. Jusqu’au décès de deux de mes fils…" Le regard las et le visage fatigué, Jamila se rappelle encore du jour où tout a basculé. "Ils étaient partis rendre visite à un ami", raconte la sexagénaire. "Alors qu’ils rentraient à la maison, ils ont été touchés par un bombardement. Peu après, mon troisième et dernier fils a décidé d’aller se réfugier en Turquie avec sa femme et sa fille. La perte de mes trois enfants m’a anéantie. J’ai eu l’impression que c’était mon âme, qui me quittait." Pour autant, Jamila n’a jamais envisagé de quitter la Syrie. "Je suis née ici, et c’est ici que je mourrais", dit-elle, résignée. "Quoi qu’il arrive, ma vie est dans ce pays."
Assise à même le sol dans sa tente, Jamila raconte à l’équipe de Handicap International comment elle est arrivée dans ce camp de déplacés.
"Au fil du temps, les bombardements étaient devenus incessants. Et avec la perte de mes fils, c’était désormais ma responsabilité de prendre soin du reste de la famille. Je devais mettre ma belle-fille et mon petit-fils en sécurité, alors nous sommes partis. Nous avons changé quatre fois de logement, cherchant désespérément une zone qui ne serait pas touchée par les bombardements. Et puis, nous sommes finalement arrivés ici…"
Il y a quelques mois, l’équipe de Handicap International a été alertée de la situation de Jamila. "Lorsque nous sommes arrivés dans sa tente, nous nous sommes présentés et lui avons expliqué comment nous pourrions l’aider", explique Mustafa, travailleur psychosocial. "Nous avons fait une première évaluation de ses besoins et j’ai réalisé l’état de détresse psychologique dans lequel elle se trouvait. Elle était très isolée, triste et appréhendait beaucoup l’avenir de son petit-fils. Mon ambition était de casser cet isolement et de l’aider à réintégrer la vie en société. Je l’ai notamment encouragé à faire partie d’une association de femmes, présente dans le camp."
Au fil des sessions, Jamila commence à sortir de sa tente et à socialiser de nouveau avec les autres. "Elle pense toujours au passé", explique Mustafa, "mais nous travaillons sur l’acceptation de sa situation." De leur côté, Rami et Mohammad, physiothérapeutes, ont aussi constaté des progrès."Jamila marche mieux que quand nous l’avons connue, elle a aussi plus d’équilibre qu’avant." Les professionnels de l’association concluent: "Notre plus belle victoire, c’est lorsque nous la voyons sourire à nouveau."
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