Cambodge
35 ans après sa création dans les camps de réfugiés cambodgiens en Thaïlande, HI continue d’accompagner les Cambodgiens les plus vulnérables, et parmi eux, des milliers de survivants de mines et restes explosifs de guerre.

Channa, 7 ans, amputée congénitale et bénéficiaire de HI | ©Lucas Veuve/HI
Actions en cours
Au Cambodge, HI vise à réduire le développement des différents types de handicaps, à améliorer l'accès des personnes handicapées aux services de santé et de réadaptation de qualité, et à favoriser leur autonomie sociale et économique.
Depuis 1979, plus de 64 000 victimes de mines et restes explosifs de guerre ont été officiellement recensées[1], mais le chiffre réel reste inconnu. Parmi les survivants, beaucoup sont devenus handicapés et ont été confrontés à des conditions de vie complexes. HI a créé, dès 1987, sept centres de réadaptation, afin de leur proposer des séances de réadaptation et de leur fournir des prothèses. Aujourd’hui, l’association continue de soutenir les centres provinciaux de réadaptation de Kompong Cham et Tbong Khmum afin d’assurer des services de qualité et de favoriser la pérennité du secteur. L’association forme donc le personnel et améliore le système de gestion des centres. Dans le centre de Kampong Cham, plus de 2 000 personnes handicapées reçoivent une aide adaptée chaque année.
De plus, HI a mené d’importants projets pour lutter contre les mines, les bombes à sous-munitions (BASM) et restes explosifs de guerre au Cambodge. En 1992, une recrudescence des accidents par mines, liée au retour de 375 000 réfugiés cambodgiens, a alarmé l’association. Révoltée par l’absence de réponse, HI a mené des activités de formation de démineurs cambodgiens, de déminage des terres polluées, et de sensibilisation des villageois aux risques des mines et restes explosifs de guerre. De 1993 à 2011, HI et le CMAC (Cambodian Mine Action Centre) déminent ainsi 330 km² de terres, soit les deux tiers de la surface totale dépolluée dans le pays.
Aujourd’hui, HI renforce l'accès des personnes handicapées aux soins de réadaptation et à un appareillage et encourage la détection du handicap chez les jeunes enfants. L’association favorise également l'insertion professionnelle des personnes handicapées afin de réduire durablement leur niveau de pauvreté et de favoriser leur intégration sociale. Enfin, HI contribue à la réduction des handicaps en améliorant la santé maternelle et infantile et en renforçant la sécurité routière.
[1] 64 314 victimes recensées entre 1979 et fin 2013. Source : Landmine and Cluster Munition Monitor, octobre 2014.
Domaines d'intervention
Paroles du terrain

Aux côtés de Kanha depuis 19 ans
Nous rencontrons Kanha pour la première fois en 2005 au Cambodge, dans un hôpital de Kampong Cham. Alors âgée de 6 ans, Kanha est l'une des 65’000 victimes de restes explosifs de guerre au Cambodge. En effet, son père a déclenché un engin explosif, en voulant l’ouvrir pour pêcher avec les munitions. Il est tué sur le coup dans le fracas de l’explosion et Kanha est grièvement blessée, elle est amputée de la jambe droite. Depuis, nous l'accompagnons dans son parcours de rééducation.

Srey Neang : une prothèse pour aller à l’école
Srey Neang a été amputée de la jambe après avoir été blessée dans l’explosion d’un engin explosif, alors qu’elle avait 4 ans. Nous avons appareillé la petite fille qui peut désormais se rendre chaque jour à l’école à vélo et rêve de devenir médecin.

Dédier sa vie au déminage : le parcours d’Aki Ra, ancien enfant soldat
Aki Ra, un ancien enfant soldat, dédie désormais sa vie au déminage. Fondateur du CHSD, organisation nationale de déminage que nous soutenons, il explique avoir permis de décontaminer plus de 9,5 millions de mètres carré de terre au Cambodge.
concrètement
Situation du pays

Connu pour sa dramatique histoire récente, le Cambodge est considéré comme l’un des pays les plus minés de la planète, et est aussi l’un des plus pauvres. Grâce à une relative stabilité, le pays relance son développement économique.
Pacifié depuis 1998, le Cambodge reste marqué par les séquelles de près de 40 ans de guerre et demeure largement tributaire de l'aide internationale. Le pays est cependant en pleine mutation.
Il connaît depuis 1998 une relative stabilité politique et bénéficie de manière marginale du miracle économique régional. Une véritable – bien que fragile – dynamique de développement permet d’améliorer les conditions de vie d'un nombre croissant d’habitants. L’accès à l'électricité est désormais effectif de façon quasi permanente en ville et, de plus en plus, dans les campagnes. Les chantiers privés et publics se multiplient. Dans leur grande majorité, les enfants vont à l'école et le taux de mortalité maternelle et infantile a baissé de façon très significative.
Cependant, la pauvreté et les inégalités demeurent. La corruption et l'impunité des plus riches subsistent et les problèmes à régler restent nombreux. L'économie, encore fragile, génère peu de recettes publiques, ce qui explique la constante faiblesse des systèmes sanitaire et éducatif.
Les causes de handicap sont nombreuses, notamment des maladies, des accidents dus aux mines et accidents de la route - très fréquents au Cambodge, le manque de sécurité routière étant une réelle problématique dans le pays. Les personnes handicapées, et surtout les enfants, constituent l’un des groupes les plus vulnérables de la société cambodgienne. L'aide aux personnes handicapées n'est pas perçue comme une priorité par le gouvernement : les organisations internationales restent donc les acteurs de première ligne dans le secteur du handicap et de la réadaptation.
Le problème des mines antipersonnel, posées massivement pendant près de 15 ans, entrave le développement du pays, 80 % de la population vivant en zone rurale. Leur nombre est évalué à plusieurs millions. Toujours considéré comme l’un des pays les plus minés du monde, le Cambodge est aussi l’un des plus affectés par un autre fléau : les sous-munitions. Durant la guerre du Vietnam (1955-1975), les États-Unis ont lâché au moins 26 millions de ces armes sur le territoire. Ces bombardements ont laissé jusqu’à 5,8 millions d’engins non explosés sur le sol. En 2013, le Cambodge estimait qu’au moins 1 915 km² de son territoire étaient encore pollués par des mines et restes explosifs de guerre. Il faudra encore plusieurs années pour finir le déminage du pays.


Cambodge / Partenaire
Projet Santé de la mère et de l'enfant
- Ministère de la Santé, ministère de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports, ministère des Affaires sociales, des Vétérans et de la Réadaptation des jeunes
- Capacity building for disability cooperation (CABDICO)
- Duong Ear hospital et Eye Hospital
- ONG All Ears Cambodia
Projet Sécurité routière
- Comité national de la sécurité routière et comités provinciaux de la sécurité routière
- Ministère de l'Intérieur, ministère de la Santé
- Université Johns Hopkins
Projet Soutien des centres provinciaux de réadaptation physique
- Ministère des Affaires sociales, des vétérans et de la réhabilitation de la jeunesse, et ses homologues provinciaux
- Ministère de la santé
- Fondation pour les personnes handicapées
Projet Insertion professionnelle
- Organisation cambodgienne des personnes handicapées
- District Federation of Kralanh and Srei Nam districts
- Capacity building for disability cooperation (CABDICO)
- Fédération des districts de Kralanh et Srei Nam